Bouzeguène: Célébration du Burnous. Le village Houra sort sa griffe

L’association culturelle Yakoubi Ferhat, en collaboration avec le comité du village de Houra, dans la commune de Bouzeguène, à une soixantaine de kilomètres à l’est de Tizi Ouzou, organise la troisième édition de la Fête du  burnous

Une fête rehaussée par la présence du grand chanteur et poète Lounis Aït Menguellet (au centre)
Une fête rehaussée par la présence du grand chanteur et poète Lounis Aït Menguellet (au centre)

Cette année, l’événement placé sous le signe Talaba N lejdud, autrement dit le burnous ancestral, est  dédié à ce patrimoine social et culturel menacé de disparition tant il est de moins en moins porté par les nouvelles générations. La fête s’est focalisée, cette année, sur la venue de  l’icône de la chanson kabyle, l’artiste et poète, Lounis Aït Menguellet, invité d’honneur du village et de tout le douar. La présence de Lounis, à l’ouverture de cette manifestation, mercredi, a suscité une grande attraction pour des centaines de villageois venus des lointaines contrées pour l’approcher, discuter avec lui ou immortaliser par un cliché ce moment-souvenir.

L’hôte de Houra, qui se remet de jour en jour de la grande intervention chirurgicale qu’il a subie en France, a montré toute sa disponibilité aux sollicitations de ses fans.  Très ému, celui qui a légué un riche répertoire de chansons, de poésies remplies de valeur et de morale immortelles dira en substance : «je ne sais comment remercier le village qui m’a invité à ce grand événement. Je suis très fortement touché et je m’en souviendrai éternellement.» Lounis a marqué des haltes devant les stands, visité la placette et la vieille salle de tajmaât situées au quartier des Ath Berkat.

Lors de la cérémonie d’ouverture qui s’est déroulée à l’école primaire Yakoubi Omar, les intervenants, autorités locales et les représentants des directions du tourisme et de l’artisanat, de la culture et de la jeunesse, ont tous salué l’initiative de l’association  culturelle et du comité de village d’avoir lancé ce festival pour redonner vie au burnous, un vêtement qui fut jadis le plus porté par les villageois, quand on a les moyens d’en posséder, notamment pour se protéger du froid quand les hommes se regroupaient au niveau de la djemaâ du village.

Le président de l’APW a révélé que malgré l’austérité qui leur a été imposée, les élus de l’APW ont décidé de financer toutes les associations qui ont sollicité des subventions. Abdenour Abdeslam, qui animera une conférence, jeudi, sur le thème du burnous dira : «Le burnous, qui revêt l’honneur, la bravoure, la dignité et des valeurs, reflète également ‘‘thisas’’, a été chanté par les artistes Halli et Nourredine Chenoud.»

Une quarantaine d’exposants, un record, selon les organisateurs, ont déployé leurs objets artisanaux, livres, bibelots, vêtements divers... près du siège de l’association, des burnous blanc et marron sont suspendus sur les barres métalliques d’un chapiteau mais leur prix dépasse la barre des 40 000 DA. Le reste du programme comprend, également, un monologue de Khaled Tourek, des pièces théâtrales, une séquence de Boudjlima et l’animation de plusieurs ateliers de tissage, de poterie, de dessin, de sculpture sur bois, sur pierre,  sur verre ainsi que des expositions et ventes.

Source: El Watan - 29 aout 2016